23 juin 2019

LA REGATE DES OURSONS – SAINT PIERRE DE QUIBERON

Partenariat / Solidarité / Sport & handicap / Paris (75)
Par Patrick duCome

Du 20 au 23 juin 2019 se tenait la 28ème édition de la Régate des Oursons, organisée par l’Association Robert-Debré.
De Quiberon à l’Ile d’Houat : journées en mer avec les enfants.

Chacun le dira, ce furent de belles journées ensoleillées pour la Régate des Oursons 2019, événement majeur organisé de bout en bout par l’Association Robert-Debré.
Ils étaient unis et ravis ces 53 enfants qui ont séjourné à l’École Nationale de Voile et des Sports Nautiques (ENVSN) à St Pierre – Quiberon avec leurs soignants et leurs accompagnateurs. Aussi heureux que les skippers bénévoles de l’Association ‘Initiatives Grand Largue qui ont mis leurs voiliers à la disposition des enfants soignés à l’ l’Hôpital Robert Debré.
L’ « ACEF Rives de Paris » et l’« ACEF Bretagne » avaient apporté leur indéfectible soutien, ainsi que la Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild, l’Association Petits Princes et encore bien d’autres.
La marraine de l’événement, Jacqueline Tabarly trouvait à cette occasion les mots qui réchauffèrent l’assistance.

 

                  

Régate des Oursons 2019
Photos © DR Association Robert-Debré

 

Ainsi les enfants malades, suivis à l’hôpital universitaire Robert-Debré, à la Fondation Adolphe de Rothschild et 2 à l’Institut Curie ont pu découvrir la mer et la navigation à voile dans la baie de Quiberon.
C’est un élan formidable qui est porté par les enfants, les skippers, les soignants, les accompagnatrices et accompagnateurs avec, et ce n’est pas rien, toute cette logistique extraordinaire dont les Sauveteurs en Mer au service d’une action commune éducative culturelle et thérapeutique…

 

Témoignage :  J’étais à bord du Clarabel !

J’étais à bord du Clarabel, voilier élancé de 17 mètres, navigant au large de Quiberon avec Orane et Julie, deux enfants au pied marin, leur infirmière spécialisée de l’hôpital Robert Debré, une accompagnatrice, une psychologue, une skipperin et un skipper professionnels.

Xavier Hauville, la soixantaine est capitaine skipper.
Lui et Lydia Carles, sa skipperin, s’en reviennent d’une traversée de l’Atlantique.

Ils sont nos marins, nos skippers !

Xavier a plaisir à le dire : la Régate des Oursons, c’est son choc émotionnel depuis maintenant 20 ans.

 

 

A part une année où il fallut gagner l’archipel des Açores, Xavier, sourire aux lèvres, nous l’assure : « Je n’en rate pas une ! Un ami m’avait sollicité à l’époque à Concarneau pour participer à la Régate, nous dit-il.. Je n’ai pas hésité à accepter et je ne le regrette pas. »

Une passion partagée

« Ce sont mes Oursons en quelque sorte… Voyez, comme on se les approprie !
Avec mes petits passagers, il se passe toujours quelque chose de passionnant. Aujourd’hui, par exemple, je vais faire découvrir ce qu’est la voile à deux petites filles, Julie et Orane. Et cela devient une passion partagée. C’est important la voile, la navigation, les enfants en prennent la dimension.»

Lydia renchérit : « C’est également ce contact privilégié, intime et très naturel avec les enfants qui est important pour moi ».

Xavier, en fin pédagogue, garde le cap qu’il s’est fixé : demeurer naturel et toujours souriant.
Entre lui et son bateau, c’est une belle histoire affective qu’il offre volontiers à partager.
Pratiquant la voile depuis 50 ans, il participe aux Régates depuis 1999.

 

C’est l’hôpital qui déménage à Quiberon

Justine Dorotte a 23 ans, elle, est toute jeune infirmière hermatologue-pédiatrique :
« C’est ma première Régate. C’est ma première fois. j’avais envie de partager avec nos petits patients ce moment étonnant hors de l’hôpital. Un médecin encadre les enfants dont j’ai la charge. On comprend à ce moment là que l’hôpital a déménagé à Quiberon.
Mais, à Quiberon, ce n’est quand même pas l’hôpital tel qu’on le pratique à Paris, c’est très différent et je suis candidate pour l’an prochain »

Enfant, elle était patiente à la Régate, adulte, elle y revient comme accompagnatrice.

Dominique Marcel-Bailly a 31 ans. Ancienne patiente, elle a participé à la Régate de 2001 à 2003 puis a fait une demande pour y revenir comme accompagnatrice. Comme Yasmina elle fait partie des anciennes patientes devenues accompagnatrices et nous confie comme en petit retour en arrière : « Pour moi, le souvenir marquant, c’est la liberté. Je n’avais pas le sentiment d’être malade. Maintenant que je suis éloignée de tout ça, c’est pour moi justice de partager avec les enfants. Je n’ai qu’une envie, celle de revenir les prochaines années ».
Dominique est actuellement assistante sociale pour la protection de l’enfance dans les Ardennes où elle vit.

Un voyage thérapeutique – « un concentré d’émotions partagées. »

Odile Perrusson est psychologue bénévole. Elle exerçait en chirurgie viscérale à Robert-Debré et a travaillé 27 ans dans cet l’hôpital. « C’est ma 22 ème Régate, ce sont des voyages thérapeutiques. ‘Mes enfants’ viennent de tous les services et ils sont rassemblés ici. C’est dire qu’ils voient les autres petits patients qui ont leur propre maladie. Ils voient qu’on leur prodigue des soins. Ce qui est très intéressant est la dynamique qui se crée dès le départ de l’Hôpital Robert Debré où les parents se séparent des enfants à Paris. Sachez qu’aucun parent ne peut suivre les Régates. Comprenez que sur ces journées, c’est un concentré d’activités et d’émotions partagées. »

 

Un moment d’évasion.

Les rapports avec les petits malades dans les murs de l’hôpital ne sont pas les mêmes,, explique Odile qui poursuit :
« Ils changent totalement aux Oursons où chacun découvre l’autre. Et ce n’est plus la même chose quand on retourne à l’hôpital. Entre celles et ceux qui « ont fait la Régate » une force perdure entre soignant et soigné depuis ce moment d’évasion où se sont évidemment tissés des liens particuliers. »

Le Clarabel accoste. Allez savoir pourquoi, Orane, Julie, Justine, Dominique, Odile, Lydia et Xavier en ont plein les mirettes !
Et moi, donc !!!!

Patrick duCome.

 

                  

Régate des Oursons 2019
Photos © DR Association Robert-Debré

 

La Régate vue par Hervé Le Nenaon, 77 ans, skipper sur Juluann (Juliette, Lucie, Anne, ses trois petites filles).

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Acef : Comment en êtes-vous venu à participer à la Régate des Oursons ?

Hervé Le Nenaon : Je suis membre de Grand Largue depuis 2016. J’étais dans l’association Cap Vrai (ndlr : Vrai, c’est un terme marin). Bref, j’étais organisateur pour les flottes, pour les sorties et on m’a demandé, comme ça, de bouche à oreille, de venir aux Oursons Aujourd’hui c’est ma quatrième Régate des Oursons.

Qu’est ce qui vous a motivé en tant que skipper ?

Ici, l’ambiance est très particulière dans cet événement. Il s’y dégage une chaleur particulière. Il y à la fois cette attention apportée aux enfants et une décontraction mélangées. Ici, on n’est gêné ni par les différences sociales ni par les différences de santé. Ici, le tutoiement est de rigueur. Il semble très naturel que dès la première participation on se sente déjà prêt à rester fidèle à cet événement.
Savez-vous que 75 % des bateaux reviennent chaque année suivante ? S’ils ne viennent pas, c’est parce qu’ils sont en mer.
Ici nous sommes des skippers tous bénévoles.

Que vous apporte cette rencontre à bord avec les enfants ?

La rencontre m’apporte, elle nous apporte en tous cas. Des enfants, on ne connaît pas leur maladie, cependant chaque année on demande de leurs nouvelles, cela est très bouleversant il y a chez eux tant de joie de vivre et nous, à côté, qui nous plaignons d’un bobo quelconque ! Cela me laisse songeur !

Propos recueillis par Patrick duCome

 

Par ailleurs le skipper Hervé Le Nenaon organise des sorties en mer en Bretagne pour chaque famille ayant des enfants malades et qui sont accueillis par l’«Association Sourire à la vie» pour une semaine de vacances gratuite.

 

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Discours de l’ACEF Rives-de Paris lors de la Régate des Oursons à Quiberon.

Chers amis, chère Régate des Oursons

Yannick Aujard, le président de l’Association Robert Debré a écrit qu’il est temps de « passer du stade de la médecine bien faite à celui de la médecine bienveillante ». chaque année Cette assertion nous touche à l‘ACEF, nous qui mettons tout en œuvre dans la mesure de nos moyens pour apporter avec efficacité notre soutien aux actions thérapeutiques de l’Hôpital Robert Debré.

Mais que ferions nous sans cette ARD, l‘association Robert Debré ?
Nous tenons bien évidemment ici même à remercier Yannick Aujard, son président, Alain Bernard, son très actif secrétaire général et ce formidable animateur-concepteur qu’est Jean-Claude Kervot.

L’aide que nous apportons est à la fois financière et logistique par la présence de José Fernandes, policier, et Pascal Lépée, pompier. Ces deux administrateurs de l’ACEF Rives de Paris n’ont de cesse, depuis de nombreuses années, d’apporter leur énergie et leur sens inné de l’organisation.
Cet exemple désintéressé de bénévolat est le dénominateur commun à toutes celles et à tous ceux qui participent aux Régates des Oursons.
L’aide de l’ACEF se dilue dans toutes les actions de l’Association Robert Debré :

  • pour les séjours thérapeutiques : le Handi-ski-évasion, l’Activité Physique Adaptée, le Poney-Passion, la Régates des Oursons ;
  • pour les journées Découverte : l’Auto-évasion, l’immersion dans les Sciences avec l’INRA…

C’est un constat, ce que fait l’Association Robert Debré, elle le fait avec efficacité.
Je retiens ce mot « efficacité » car il est celui de notre slogan, celui de notre Acef Rives-de-Paris.
Et ce sera mon mot de conclusion en guise de notre signature partagée :

L’Acef Rives-de-Paris… Efficace et… Solidaire !

(Discours prononcé par Patrick duCome, Vice-président de l’Acef Rives-de Paris, responsable de la communication – samedi 22 juin 2019)

 

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La Régate des Oursons 2019 sur le site de l’ARD
http://www.association-robert-debre.net/article.php?arti_id=126

« Cette expérience confirme tous les ans que l’image de l’hôpital peut changer aux yeux des enfants malades. Confrontés à la vie de groupe et aux autres pathologies, les jeunes patients s’ouvrent à de nouvelles relations hors du contexte de l’hôpital et libèrent de nouvelles ressources pour combattre la maladie… ».

(ARD)